Avertissement

Désolé, cet article n’a pas encore de version en anglais.

L’historienne et Drakula

Une carte du monde représente des voyages.

Je vous propose aujourd’hui un voyage à travers les âges et l’espace et de saison. En cette période de Halloween, nous allons parler de vampires, de torture, et de cruauté.

titre:

L’historienne et Drakula

auteur:

Elizabeth Kostova

publication:

2005

genre:

fantastique, historique, thriller

avis:

Excellent, à lire absolument

La biographie

Elizabeth Kostova est née en 1964 aux États-Unis et mariée avec un informaticien bulgare. Elle a voyagé dans toute l’Europe durant son enfance, et particulièrement dans les balkans. Son père la baigna dans les histoires de Drakula, de traditions slaves et créa ainsi une passion sans faille. Elizabeth Kostova créa en 2007 une fondation pour la promotion de la littérature bulgare auprès des pays anglophones.

Le synopsis

J’appellerai le personnage principal l’historienne dans cette section. En effet, son nom n’est cité nulle part, elle est le narrateur, fille de Helen Rossi et de Paul. Ainsi, l’historienne vivait à Amsterdam auprès de son père Paul, un éminent conseiller international. Elle découvrit un étrange livre dans la bibliothèque de la maison durant un nouveau voyage de son père. Ce livre était rempli de pages blanches exceptée la double page centrale où une gravure imprimée représentait un dragon noir et rouge. Un mot apparaissait au centre : Drakulya. Des lettres de Paul insérées dans le livre indiquaient un message bien sombre. Elles commençaient toujours par « Cher et infortuné successeur ».

L’historienne découvrit au travers de ces lettres le passé de son père vingt ans auparavant, durant les années cinquante. Paul découvrait alors ce livre mystérieux d’une des manières les plus étranges qu’il soit. Il était alors à l’université, et préparait une thèse en Histoire au sujet du commerce hollandais au Moyen-Âge. Il fit part de cette étrange découverte auprès de son directeur de thèse : le professeur Bartholomew Rossi. Le professeur montra alors à Paul le livre identique et maudit qu’il avait obtenu lui-même vingt ans auparavant.

Le professeur Rossi disparut dans d’étranges circonstances peu après avoir légué le livre et des lettres à Paul. Le père de l’historienne décida alors de retrouver son mentor et partit à la recherche de celui qui semblait lié à cette affaire, le célèbre Vlad Țepeș - à prononcer « Tsepech » - également connu sous les noms de Vlad l’Empaleur ou encore Drakula.

Le récit suit tout au long de l’œuvre les trois axes temporels : la recherche de Bartholomew Rossi dans les années trente, les tribulations de Paul et d’Helen Rossi - fille de Bartholomew Rossi ainsi que de la transmission de ce fardeau à l’historienne dans les années septantes.

Conclusion

L’historienne et Drakula fait partie de ces œuvres qui ne laissent pas indifférent. Il ne s’agit pas simplement d’une petite histoire mais aussi d’Histoire avec un grand H. Tous les principaux protagonistes sont professeurs, étudiants, thésards. La réalité se mêle à la fiction, les références sont pour la plupart bien réelles. Et les vampires ne se comportent pas toujours comme dans les œuvres de fiction habituelles, trahissant ainsi certains préjugés de notre imaginaire.

Cependant, L’historienne et Drakula ne joue pas dans la même cour qu’un Indiana Jones : point de pillage de tombe, de destruction massive de sites archéologiques. Ici, nous visitons l’Europe mais surtout les bibliothèques universitaires. Les historiens sont des rats de bibliothèque, ils étudient scrupuleusement des archives, des textes précieux en en prenant le plus grand soin. Cela n’empêche pas des scènes d’action, rythmant ainsi le récit de vérités historiques, de détresse, de courage, de fatalité et d’héroïsme. Le récit de la mère d’Helen et de sa rencontre avec Bartholomew Rossi est particulièrement émouvant. Et surtout, l’ombre roumaine de l’Empaleur se fait sentir dans les tripes.

Elizabeth Kostova a dû consacrer un temps de recherche énorme pour l’écriture de ses deux tomes. L’exactitude des paysages, de la disposition des bibliothèques, des contextes historiques dans les différentes époques apporte au récit une authenticité et une touche de réalisme touchant au sublime. Je recommande vivement aux lecteurs de tenir à disposition un accès aux photos des différents lieux. Le monastère de Saint-Matthieu des Pyrénées Orientales ou encore celui de Rila sont de pures merveilles. Mais il ne s’agit pas seulement de lieux. Elizabeth Kostova nous raconte aussi l’ambiance, les traditions, les plats culturels et non pas touristiques des différents pays.

Lisez L’historienne et Drakula, vous ne le regretterez sûrement pas ! Et vous découvrirez sûrement des bouts de la véritable identité de Drakula, fils du dragon, membre de l’Ordre du Dragon, prince de Valachie. La cruauté de cette figure justifie à elle seule la légende qui s’est créée au fil du temps.

Commentaires